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Hommage d’Antoine Fumée

En écho, cet hommage d’Antoine Fumée qui aurait enseigné le latin à Louise, et peut-être plus, car, n’est-ce pas, il n’y a pas de fumée sans feu !

N’adresse plus tes vœux aux muses du passé,
N’invoque plus Bacchus, en vain, ni Apollon,
Et ne va plus chercher ton inspiration
Comme le fit Pindare à la source Dircé.

Demande bien plutôt à la blanche Louise
Ces baisers de nectar qui respirent la rose,
La tendre marjolaine et la violette éclose :
Breuvages d’orient à la saveur exquise !

Ces baisers ne sont pas de ceux qu’on goûte à peine,
Ou qui s’en vont mourir tout juste au bout des lèvres ;
Brisant toute défense, ils pénètrent en fièvre
Dans le cœur qui s’échauffe à leur suave haleine.

Et aussitôt la chair devient toute brûlante ;
L’âme a brisé ses liens, et s’en vient, libérée,
Expirer doucement pour Louise Labé,
Goûtant là pure extase en sa bouche accueillante.

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