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Ode XL à Sire Aymon

Sire Aymon, c’est Ennemond, le mari de Louise Labé.

Quant au farouche Phaon évoqué dans l'ode précédente, c’est Olivier de Magny. Ce monsieur, qui fut secrétaire de plusieurs personnages officiels et poètes à ses heures, n’est pourtant pas très délicat. Ecoutez un court extrait de son ode au mari de Louise. Ce dernier était mort deux ou trois ans avant que ne fut composée cette ode.

Si je voulais par quelque effort
Pourchasser la perte ou la mort
Du sire Aymon, et j’eusse envye
Que sa femme lui fut ravie,
Ou qu’il entrast en quelque ennuy,
Je serais ingrat envers luy.

Car alors que je m’en vois voir
La beauté qui d’un doux pouvoir
Le cœur si doucement me brulle,
Le bon sire Aymon se reculle,
Bien plus attentif au long tour
De ses cordes qu’à mon amour.

[Et plus loin...]

O combien je t’estime heureux !
Qui vois les trésors plantureux,
De ton épouse, ma maîtresse,
Qui voit l’or de sa blonde tresse,
Et les attraicts délicieux
Qu’Amour décoche de ses yeux
[...]

Et lors qu’avec ton tablier gras
Et ta quenouille entre les bras
Au bruit de ton tour tu t’esgayes,
Puisse elle toujours de mes playes
Que j’ay pour elle dans le cœur
Apaiser la douce langueur.

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