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La marelle

La marelle s'en est allée
Ne cherchez plus sur le pavé,
Plus de dessin , plus de trace
Tous les souvenirs s'effacent ...
Sauriez-vous encore dessiner
La marelle des jeunes années ?
Déjà coquettes et court-vêtues,
Les bras sur les côtés tendus,
Comme elles étaient légères ces filles
En socquettes sur les chevilles ...
Elles sautaient d'un pied jusqu'au ciel
Emportant mon cœur avec elles.
Je me souviens avoir gratté
Sur ce vieux mur délabré
Quelques fragments de plâtre blanc
Pour être à leurs yeux méritant,
Et je traçais sur la chaussée
Dans le but de me faire aimer
La terre, les deux ailes et le ciel
Que j'imaginais bleu pastel.
Aujourd'hui les filles ont changé,
Elles portent des jeans délavés
Mais je garde encore en mémoire
Leurs genoux qu'elles nous laissaient voir
Et sous mes ongles, j'en suis sûr
Il y'a toujours les écorchures
Du plâtre gratté sur le mur.

François Besnard

© F. Besnard
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