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Le temps des cerises

Beau comme un baiser avant sa naissance,
grand comme l'oubli d'un regret perdu,
ton front chéri s'incline avec aisance
devant la fuite d'un rêve inconnu.

Il en va des hommes comme des choses,
un jour, sans raison ils cessent de plaire,
pour moi, ce moment est venu sans cause
apparemment, et ne veux m'y soustraire.

Mais sous leur masque de sable et de brises,
les feuilles mortes nous font leurs prières,
mon amour, voici le temps des cerises,
mêlons leurs grappes aux vrilles des lierres.

Robert-Hugues Boulin, Les copeaux de la plume, 1989
repris dans le recueil Les poèmes de Robert-Hugues Boulin, 2011

© Éditions Thierry Sajat

 

 

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