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Je remonte à l'assaut

Les mathématiciens des vers
Et les découseurs de la phrase
Ahurissent notre univers
D'un fatras de mots qui l'écrase.

Merci, j'ai le don d'oublier,
Celui de fuir votre superbe ;
Vous entendre, c'est s'ennuyer,
Je préfère les fleurs de l'herbe.

Pour mieux ragoter à loisir,
Remuez vos petites lèvres.
Merci, je n'ai aucun plaisir,
Vos discours me donnent la fièvre.

Adieu, messieurs du Bois Joli,
Sans regret, je poursuis ma route.
Certes, je ne suis pas très poli,
Je vous quitte et garde mon doute.

Robert-Hugues Boulin, Les baisers du matin, 2013

© Éditions Thierry Sajat

 

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