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On écrit quelquefois

On écrit quelquefois des mots sans importance,
Des rimes qu’au matin le silence rend belles
Tellement après nuits des aurores rebelles
Eclairent l’horizon d’une encre-confidence.

On écrit quelquefois les instants en partance,
Les regards parfumés d’un brin de mirabelle
Quand les yeux prennent fleurs aux lèvres d’une ombelle
Comme pour un baiser sur le miroir qui danse...

On écrit quelquefois sur des feuillets d’azur
On vole à tire plume, à tire cœur souvent
Dans les ciels infinis dont je sais la césure

L’assonance du vers, la syllabe du vent
L’E muet du silence. La rime est dentelière
Et son âme fleurit la langue de Molière.


© Thierry Sajat
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