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J’ai choisi quatre jours d’été.
J’en ai percé quatre jardins
D’une aiguille et d’un fil tressé
Fait d’aubépine et de jasmin.

De ce collier de jours pendants
J’ai ceint le cou d’une passante,
Les quatre rangs de fleurs des champs
Battant à sa démarche lente.

Le jaune insolent des jonquilles,
Dans cet indolent va-et-vient,
Semblait tisser d’or sa mantille,
À chaque pas, je m’en souviens.

Mais l’automne en fut le témoin :
Lorsque l’été s’en est allé
La passante était déjà loin,
Cheminant sans ors ni collier.

© Christian Gros
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