Version imprimable

SDF

Les yeux délavés de misère,
Des mitaines aux mains gercées
Tu avances, front glauque, voûté
Du poids des souvenirs amers.
Noyé dans l’indifférence,
De roulis en tangages,
Frêle esquisse d’innocence,
Tu mènes ton sabordage
Sur la vague d’intolérance
D’une marée humaine
Et se brise en souffrance
Aux plages des cités urbaines.
Rejeté du flot, charpie échouée,
Pestilence de peur au ventre,
Au pont des solitudes cachées
Ton point d’attache tu ancres
Et quêtes, au hasard d’un abri,
Dans l’incertitude du soir
Crève-cœur pour l’oubli,
L’ombre d’un sourire, d’un espoir.

Gabrielle E.

© Gabrielle Egger
Précédent