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Catimini

Hommage à Leonor Fini

Les rideaux lourds filtrent la lumière naissante
Sans un bruit, sans un mot, je sors de notre chambre
L’air est encore vif. Je descends au jardin
Attendant, tranquille, qu’elle s’éveille enfin
Je regarde rêveur : la rosée s’évapore
Sous les premiers rayons du soleil de l’aurore

Je rentre frissonnant, me coule sous les draps
Sa peau est tiède et douce ; elle m’ouvre les bras
Je fais alors semblant de sommeiller encore
Et j’attends ses baisers, blotti contre son corps
Je l’observe discret, je l’entends respirer
Je la veux pour moi seul toujours à mes côtés

Puis nous prendrons ensemble un petit-déjeuner
Un petit peu de lait un grand bol de café
Et nous nous quitterons et suivrons nos chemins
Toujours si différents, jusqu’au soir. Comme un chien
Je l’attendrai dehors quand j’entendrai son pas
Je ne supporte pas qu’elle rentre après moi

Je sais quand elle est triste ou qu’elle est contrariée
Comme avec cet oiseau que je lui ai donné
Les sourcils rapprochés, une moue sur la bouche
Avec cet air sévère et grave qui me touche
C’était une bien jolie mésange pourtant
Et toute chaude encore, au plumage brillant

Elle n’a pas aimé, elle a même pleuré...
Pourquoi les femmes sont-elles si compliquées ?

Nadine de Vos

© Nadine de Vos
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