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Conjugaison

Étonné, le matin rit au bord de ta lèvre,
Premier baiser offert, dernier sanglot de la nuit,
Le doute est un acte de foi pour chaque aurore.

Langue et langage sont les mêmes flux,
Ils s'échangent la chaleur des êtres,
Le verbe et l'image de la chair.
Ils brisent les masques du venin,
Nos chauds ont besoin d'actions
Pour témoigner de leur existence.
Ton sourire, Amour, est un jasmin
Et ta paume, ma palme du soir.

Une fougue turgescente vient altérer mon vouloir,
Pourquoi devrais-je obéir à sa jeune tyrannie
Que j'émets soudainement
En flots par cent mille fibres ?

Mes sens abusés aspirent à la jouissance ;
Fleur fanée, garde encore un peu de ton parfum,
Son écume en odeur détourne ma mémoire,
Douce incertitude vient calmer ce gros temps,
La tempête subsiste au bonheur éphémère.

Collection de l'arbre bleu,
Robert-Hugues Boulin

© R.-H. Boulin
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