Je suis ce masque unique qui contient tous les autres. Autrefois en Afrique, pays où je suis né, un seul dieu, parmi tous, faisait vibrer le monde. Il était au-dessus et se faisait multiple dans la vallée du Nil. Je suis l’« Aton », le « Ré » qui a franchi l’espace. L’espace et puis le temps pour venir ici dire. Te dire et te chanter la création du monde, le magma primordial dans lequel tu retombes et l’équilibre enfin que tu dois préserver. Ah ! Méfie-toi de l’homme et méfie-toi du temps, mets le masque « Sagesse » au foyer domestique et cours dans la savane pour repousser le feu. Va dans le bois sacré pour attendre les femmes et donner à chacune la place méritée.

Je suis « Le masque ».

Et puis toi, es-tu l’homme ? Car si tu n’es pas l’homme, appelle tous les hommes. Qu’ils entendent ici la voie de nos cultures. Qu’ils entendent ici la voie de nos sagesses.

Puis que l’on me dessine, qu’on me prenne en photo, que tous les écrivains fassent chanter leurs mots, que tous les musiciens nous donnent leur musique.

Car moi je suis « Le masque ».

C’est à vous d’exister.

Serge Carbonnel

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