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La vie des poètes
 
Hier matin je rêvais face à ma paume ouverte. 
Il pouvait en jaillir une vraie découverte.
Soudain je lis parmi les lignes de ma main 
L’avenir assuré de mon lointain destin.
 
En vérité j’y lis, comme fait un prophète,
Tout ce que deviendra l’avenir des poètes.
Nous créons plein de vers, les couchons sur papier
Avec l’espoir toujours qu’ils soient appréciés.
 
Du jour où descendra notre corps dans la tombe,
Vous n’y couperez pas, tout le monde y succombe,
Des vers nous mangeront, nous les faiseurs de vers.
Adieu à la beauté ! quel avenir amer !
 
Alors amis poètes, en notre vie que faire,
Pendant que bien vivants, nos idées sont très claires ?
Créer autant qu’on peut des poèmes des vers
Dans des textes radieux, un très bel univers.
 
Car les vers de la mort, eh oui je vous l’assure,
De la célébrité n’auront pas la mesure.
Ils voudront chaque jour dévorer notre corps,
Qui constitue pour eux un savoureux trésor.
 
Mais nos vers publiés resteront en alarme,
Bien en vie, émouvants, ou alors pleins de charme.
Toujours ils séduiront quantité de lecteurs
Qui en demeureront fervents admirateurs.  
 
 Pierre Daumas
© Pierre Daumas
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