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À l’heure où le couchant...

À l'heure où le couchant invite à la paresse,
Assoupie, reposant sur de pâles coussins,
Dans un couffin moelleux et comme une princesse,
La Lune s'est posée à la crête des pins.

Dans des draps de satin et sur un lit d'opales
Que la nuit encorbelle en pluie de liserons,
Dans le silence gris, tout comme une Vestale,
La voici toute nue parcourue de frissons.

Sous la voûte étoilée, elle se fait lascive,
S'étirant tel un chat, réveille les démons,
Puis, dans les doigts du vent, se faufile, furtive,
Lorsque l'aube rosit éveillant l'horizon.

Elle est comme un oiseau de passage et la flamme
Qui brûle, dans son cœur, ce petit lumignon,
S'éteint, comme s'éteint le limbe de nos âmes,
Quand le temps tue le temps sur le fil des saisons.

Cypora Herszhorn-Sebagh

© C. Herszhorn-Sebagh
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