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Ma Dame

Ma Dame, quand mes yeux devinent vos poèmes,
Bien avant qu'ils ne soient posés sur le papier,
C'est Aurore qui danse, un verre de bohème
Dans ses doigts enivrés, et son cœur sous l'aubier,

Le vôtre dans sa main tel un livre dont volent
Les ailes du silence en haut de votre Tour,
Papillons d'encre et de rosée dans l'herbe folle
Des matins dont Nohant s'ensoleille, à l'amour....

Ma Dame, quand la nuit tourne vos pages bleues,
Et que vous devenez ELLE, vos miroirs chantent
Des songes interdits, et l'étoile qui pleut
Rose dans votre ciel ensorcelle et enchante

L'âme jusqu'au droguet du soir lorsque la brume
Évapore le temps, et qu'il suffit d'un mot
Gravé sur l'écorce des cèdres que parfument
Les guêpes du chemin, pour revivre au rameau

De la Noire Vallée de George et de Chopin...
Ma Dame, en écrivant, c'est elle que je vois
En vous... Les notes bleues à la cime des pins
Sont messages d'oiseaux que fleure votre voix

Sur un piano d'azur aux bruines du matin,
Quand les vergers du vent ont l'effluve d'hier
Et qu'il suffit d'un rêve, au-delà du destin
Pour déguster les fruits du soleil, sous le lierre

Du Berri d'autrefois. 

Thierry Sajat, Paris,
03-09-2004

© Th. Sajat
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