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Café pratique du petit déjeuner, tôt le matin,
Vite un croissant, vite un grand crème, sur le chemin.

Café romantique du premier rendez-vous, viendra-t-elle toute belle ?
Oserai-je effleurer sa main et déjà caresser sa mèche rebelle ?
Un chocolat, une menthe à l’eau, une pensée profonde, masque d’un vrai désarroi,
Etre soi-même ou jouer une comédie, pour déguiser son effroi ?

Café magique du soir, café des rencontres, café de la philosophie, café de la poésie,
Café de l’amitié, où se nouent des romances et où s’échafaudent des théories,
Café où se combat la solitude, café où l’on révèle sa personnalité,
Café où l’on construit son personnage, café où l’on cache sa vérité,
Café où l’on exprime ses illusions, café du rêve éveillé ou de la tristesse cachée.

Flore, Deux Magots, Select, Old Navy, Crillon, Plaza, Ritz ou Meurice,
Bar des palaces, bistrot des faubourgs, zinc de l’absinthe, café de Maurice,
Taverne du Chevalier, le Gréco à Rome, le Florian à Venise, la Régence à Paris,
Entre le neveu de Rameau et le journalier du petit matin,
Entre deux rêves, trois mondes reconstruits et une tarte tatin,
Un petit blanc sec, une tartine, un œuf dur, un bout de saucisson,
C’est toute la magie de ces lieux de réunion,
De ces lieux où l’on aime venir tôt
Et que, depuis les Russes de l’invasion, on appelle bistrots.

Jean Fried
Bangor, novembre 2003

© Jean Fried
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