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Ma très chère

La très chère à mon cœur se nommait Héloïse,
La courbe de son corps en tableaux éclatants
Dans mon crâne sculpté de ses yeux de printemps,
Tendres lèvres en fleur et chevelure exquise.

La courbe de son corps en tableaux éclatants
Mon baiser promenait à sa bouche cerise,
Tendres lèvres en fleur et chevelure exquise,
Doux, je la contemplais dans les eaux des étangs.

Mon baiser promenait à sa bouche cerise,
Quelque rêve d’enfant et la rose d’un temps
Doux, je la contemplais dans les eaux des étangs
Comme on fixe souvent l’aube rouge qui frise.

Quelques rêves d’enfant et la rose d’un temps
Je vous regarde encore au plus bleu de ma crise
Comme on fixe souvent l’aube rouge qui frise ;
Douce brune, lumière aux longs charmes latents.

Je vous regarde encore au plus bleu de ma crise,
Vous la fleur, vous le vent, vous l’hiver et longtemps
Douce brune, lumière aux longs charmes latents,
La très chère à mon cœur se nommait en marquise.

Vous la fleur, vous le vent, vous l’hiver et longtemps,
La très chère à mon cœur se nommait Héloïse,
La très chère à mon cœur se nommait en marquise
Dans mon crâne sculpté de ses yeux de printemps.

Etienne Champollion
(Extrait de La Défaite)

© Etienne Champollion
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