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Rupture

Finalement, c’est un monde déçu,
pauvre de ses couleurs déchues
riche de ses tic-tac réguliers,
qui a consumé notre brasier
enjambé nos toujours à jamais dévolus au néant,
effacé les étoiles au ciel de notre lit blanc.

Dans la tourmente qui n’abreuve plus ton sillon
ma sculpture s’absente. Mon cœur blanchit,
s’incurve dans un dernier râle vagabond,
mon âme se retire sans sursaut, sans défi,
ignorant les souffrances de mon esprit moribond.
 
Je disparais dans l’embrasure du temps,
dans l’éclaboussure boursouflée de tes amants
dans le verre d’eau que berce la tempête
sous les vagues dispersées sans queue ni tête.

Roland Lagoutte
mercredi 9 août 2006

© Roland Lagoutte
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