Version imprimable

Poètes, écoutez-moi...

Et la rage de vaincre encore et encore
Poussée de son plus loin pour renaître toujours.
Trouver enfin la paix dans l'absolu détour
Pour encore et encore écrire en fond sonore
Le mal de cette vie qui détruit chaque chose
Et de ses propres cendres fait revivre l'aurore.
L'aurore d'un autre jour et d'un autre symbole
Comme emporté au loin sur l'hymne de l'amour.
Pouvoir enfin écrire ce qui ne se lit pas
Les gestes et les caresses que l'on veut endormis
Pour cacher la détresse presque plus que l'oubli.
La nuit tombe et je pleure de ne savoir vous dire
Ce qu'en moi la magie fait naître de ma pluie.
Cette pluie de lumière quand je vois un enfant
Cette pluie de je t'aime emporté par le vent
Le vent de la folie des hommes et des tyrans
Des guerres et des sinistres répétés si souvent.
Je pleure sur les martyrs d'un monde en déchéance
Qui ne voit que son cœur et non plus son enfance.
Les arbres vont mourir et je serai vivante
Vivante dans un siècle où il faudra crier
Crier que l'on existe au-delà du silence
Pour couvrir la terre d'une absolue décence.
Retrouvons pour toujours ce que l'on nomme absence
Absence de sacrilège et absence de haine.

Poètes, écoutez-moi, je ne vis que par vous
La terre est en instance elle a besoin de nous.

Éveline Audard

© É. Audard
Précédent