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L'homme

Th. Gautier par Auguste de Châtillon, 1839Théophile Gautier* est né à Tarbes en 1811, c’est dire que la Cave à Poèmes est en avance d’un mois pour célébrer le bicentenaire de sa naissance. Il avait donc vingt-et-un ans de moins que Lamartine, neuf de moins que Victor Hugo, un an de plus que Musset, sept de plus que Leconte de Lisle et dix de plus que Baudelaire. Il est resté un peu peintre, il deviendra critique d’art et de théâtre, journaliste et mémorialiste, il s’affirmera comme poète mais aussi comme dramaturge et surtout comme auteur de romans (Mademoiselle de Maupin, Le Capitaine Fracasse, Le Roman de la momie...) et de nombreuses nouvelles souvent qualifiées à tort ou à raison de fantastiques. C’est à son œuvre poétique que nous nous intéresserons ce soir.

Dans le cadre de cette brève présentation, que dire de plus de sa vie, qui, notamment, puisse éclairer ou expliquer certains aspects de cette œuvre ? Qu’il habita à certains moments à Paris mais que sa résidence préférée fut Neuilly-sur-Seine. Que son travail de journaliste et ses goûts personnels ont fait de lui un grand voyageur, dont la méthode, a-t-il expliqué, « est d’errer au hasard et à travers rues, comptant sur le bonheur des rencontres » : il est allé plusieurs fois en Espagne, en Belgique et en Russie ; il s’est rendu en Algérie (où il a failli s’installer un temps), en Hollande, en Italie, en Égypte ; il s’est promené dans Londres, a vu Constantinople et Athènes... Dirons-nous encore que sa vie sentimentale fut très riche : il eut beaucoup de liaisons de durées diverses ; il aima longtemps Eugénie Frot, dont il eut un fils, mais ne voulut pas l’épouser, tout en gardant avec elle jusqu’au bout les liens d’une amitié forte ; il vit souvent la danseuse Carlotta Grisi, dont il est toujours resté amoureux, et fit même plusieurs séjours chez elle à Genève, mais c’est avec sa sœur, Ernesta, dont il eut deux enfants, qu’il se maria. Précisons enfin que son père fut ruiné au moment de la révolution de juillet 1830 et que Théophile Gautier ne vécut presque toujours que de sa plume : tout juste obtint-il vers la fin de sa vie une sinécure bien rétribuée en devenant bibliothécaire de la princesse Mathilde, fille de Jérôme Bonaparte, un des frères de Napoléon. C’est en mars 1872, à 61 ans, qu’il décède, souffrant depuis plusieurs mois de troubles cardiaques et d’albuminurie.

*Image : Th. Gautier par Auguste de Châtillon, 1839.

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Pierre Blavin, Hommage à Théophile Gautier - 2

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