Je ne suis de nulle part, je passe de monde en monde
Je m’y attarde un temps et puis je vagabonde
Sur les lignes de vie, je fixe mes points d’encrage
Mes livres et mes cahiers sont mes uniques bagages.

Je découvre, chaque jour, de nouvelles merveilles
Et des fruits sont, pour moi, posés dans la corbeille
J’affronte les périls, je subis les offenses
Les lignes de la vie sont une délivrance.

Je tournoie sous les lustres ou dans les bals champêtres
Je suis le serviteur et puis je suis le maître
Nuit à la belle étoile ou dans un ermitage
Palais des mille nuits, chalet dans les alpages.

Je suis multicolore, blanc et noir, métissé
Je franchis les frontières du futur au passé
Je glisse dans votre peau jusqu’à l’heure de la mue
Je me métamorphose et pars vers l’inconnu.

Je me retrouve en vous, mes oiseaux de passage
Qui ont frôlé mon cœur et ont touché ma page
Nos ailes déployées recouvrent l’univers
J’encre une plume d’oie et je me sens légère.

Brigitte Beaudin