C'était l'aurore

Premières touches d'or à l'horizon diapré
La nature soudain s'étonne et s'émerveille
Les timides échos d’un oiseau égaré
Adieu ! les séraphins, fantômes de la veille.

La magie en couleur de rayons bienveillants,
Une brume diaphane est dissoute dans l'aube,
La palette du ciel en des jeux chatoyants
Les arbres et les fleurs veulent changer de robe.

Un grand champ de maïs libère son rideau
Une rose ébaubie apparaît sans son voile
La nuit s'en est allée écartant son fardeau
La lune a disparu en emportant l’étoile...

Pinceau mystérieux qui change le décor
Et devient l’artisan de cette renaissance,
Un jour éblouissant veut prendre son essor
Troublante féerie unique en son essence !

Et l'homme est là, surpris dans sa fragilité
Car tout se fait sans lui par delà sa mainmise
Il se demande alors avec humilité
Si c'est le doigt de Dieu qui dès lors se précise...

 

© Adrien Cannaméla