Mise en verre par Marielle-Frédérique Turpaud

Tu fus parfois un Pèr’ Fouettard
qui m’engueulait de mes retards
Gérard
et je me retrouvais frustrée
avec des textes concoctés
prêts à déguster
Mais tu as très vite compris
que ma tendresse en poésie
toujours vous resterait fidèle
mêm’si pas bonne clientèle
pour les recueils de vos poèmes

Alors pour ce dernier rancard
entre le cidre et le pinard
Gérard
dans la malice d’un regard
avant que tu partes au hasard
de ces provinces où tout s’égare
j’ai mis l’amitié à la barre
Tu sais qu’on t’aime à La Bohème
Tes saillies souvent surprenantes
dans un humour de parapente
imparables nous réconfortent

Ici et là claquent les portes
des artifices de bazar
Gérard
des égoïsmes sociétaux
nous rappelant les idéaux
que ta vie a bien défendus
malgré quelques voies sans issues
et quelques sens très interdits
où se fourvoie ta poésie
Ceci est tout à ton honneur
Car tu es un homme de cœur

De tes cascades homériques
résonnera le fantastique
Gérard
bien longtemps après ton départ
Contre les murs de cette Cave
qui nous accueille nous les caves
pas du Vatican du Parnasse
ricocheront de marche en marche
tes échos de vers et chansons
Les Déchargeurs ont pour mission
de recharger nos émotions

Pour rejoindre votre tribu
ne serait-il pas un peu tard
Gérard
Vicky Messica n’ai connu
que de nom et j’ai tout perdu
de ce passé jeunes années
de ce vécu si partagé
qui votre groupe a structuré
De trop loin me vient la rumeur
avec ses timbres sa ferveur
J’ai essayé mais l’ai-je su

N’est pas trop tard pour l’au revoir
au poète à l’animateur
Gérard
au désabusé qui se joue
des difficultés de la rime
au profit du rythme et du sens
qui va vivre une autre naissance
une vie dont nul ne redoute
pour lui les pièges et les doutes
Il saura poésie fleurir
et nous ramener son sourire