Givre sur la pelouse

Ma pelouse en sueur
frémissante de partout

frêle esquif en partance
sous la dépendance des vents

Voici venu le temps d’emprunter
une frigide prestance.

A peine nourrie de rosée tendre
la saison lunatique œuvre

sans transition à te pétrifier
murée sous le carcan de givre

Toutefois consentante
parce qu’éprise de beauté

tu devras t’accepter rigide
sous l’inique magie

de quelques degrés
de plus ou de moins

abandonnée à ce destin d’herbe
dont le devenir incertain

sera désormais de s’accepter
piétiné plutôt que contemplée

Jeannine Dion-Guérin
01/2008


© Jeannine Dion-Guérin