J’ai vu

une étoile sans lumière
dans la paume d’un gamin qui me ressemble
son cœur avalé par les vagues
d’une mer sans soleils.
Une lune étendue dans un chapeau
débordé de pluie.
Des nuées voguant dans les cieux de tribus
à l’esprit habité par le déluge.
Et des nuages enveloppant des villages en paix
au-dessus de collines
suspendues à un ciel sans piliers.

Là-bas, à chaque instant,
des toits de roseaux, coulent en se bousculant,
la pluie, les chagrins
et les après-midi maquillés de nausée.

Des blessures décousues
rampent désormais lentement
et avalent Bagdad
au-dessus d’un instant
encerclé par les armes.

Et toujours debout, dans la tourmente,
l’Euphrate fait désirer ses rivages infertiles à la lune.

Salah Al Hamdani

* Extrait traduit de l’arabe (Irak) par l’auteur en collaboration avec Isabelle Lagny.

© Salah Al Hamdani