Vous ouvrez la fenêtre

Vous ouvrez la fenêtre
L’air tiède flirte avec vos géraniums
Le couple de pigeons
Qui ventres contre la corniche tiède
Devance vos nuits ordinaires
N’est pas là
Mais elle, quand arrivera-t-elle ?
Vous vous calez dans une chaise
Dos à la lumière du jour qui va se démettre
Sera-t-elle là avant la nuit ?
Vous avez tant à négocier
Renégocier avec elle.

Sur le toit un présage de pluie
Singe les pattes des oiseaux
Qui ne sont pas là.
Et elle
Où est-elle ?
Vous faites semblant d’évoquer des rendez-vous
Semblant de vous fâcher.
Vous êtes seul.

Si elle ne venait pas ce soir ?

Elle vient de se poser sur le balcon d’un voisin
Le lierre d’une voisine,
Elle s’y est installée et roucoule.
Vous ne le saurez pas
Vous n’écrirez rien sur la page infiniment prête
Et c’est très bien ainsi 

(L’inspiration, peut-être)

Marie Ordinis

© Marie Ordinis