La paresse

Je me souviens d’un temps lointain où mon corps enlacé au tien avec une frénésie non artificielle nous permettait de paresser de longues heures. Et nous rêvions aux lendemains qui seraient faits de sauvages aventures et nous fantasmions et nous nous enlacions à nouveau en des bruits de fureurs et de râles afin de reposer nos corps comblés et las de ces joutes enflammées.

Ô jeunesse, ô doux souvenirs, je rêve encore de ta paresse sur la couche où ondulaient les plaisirs et où tu n’as goûté parfois qu’aux bienfaits éphémères.

Ô vieillesse, ta paresse n’a plus la même ferveur qu’autrefois, tu te courbes du fardeau des ans et le désir disparaît peu a peu dans la nuit de tes yeux clos.

Gérard Trougnou
04/2006

© Gérard Trougnou