L ’A M I

A
Bernard Damoiseau

Bernard,
Grand homme qui es-tu ?
Grand homme que fais-tu ?
Dans cette immensité où baignent
Les oursins bleus-profonds, oranges de sensation
Les rêves intensifiés aux couleurs anesthésiantes !

Maître, mon esclave préféré, tu me disais,
De ton humour dans notre tempêtude sur un vers,
La belle complicité de la cave à poèmes
A ta noble Garenne !
Ne m’en veux pas d’avouer une certaine affection !

Bernard,
Toutes ces soirées où tu nous déclamais
Tant de bons mots sous un passage nuageux,
Trop d’espaces vides hors du temps poétique
Tandis que nous parlions de tous tes archipels,
Des balles bistouris aux yeux de tes jardins !

Se souvenir aussi de ces belles promenades,
Accueillir à souhait, fine et délicate Susie,
Qui nous choyait prés de toi,
Comme la tendre couvée
Garnie de musiques et de mots !

Bernard,
De ta note de Paul Guth au plaisir de l’écoute,
Resteras-tu fidèle à ton petit village ? Encore
Tu nous fais rire en tournant cette page,
Tu te moques de nous oubliant tes répliques,
Cachant ta répartie, où es-tu dans ton livre ?

Se souvenir ainsi de toutes tes présences,
De tes grondements hautains, de tes chutes de mouches
Pour quelques truites, de tes rouler bouler au bois
De ta Garenne ; quel personnage, quel ami
Quel poète à renaître !

Bernard,
Aujourd’hui, je te dis, je relis,
Mon très cher ami,
Se souvenir !
Te souvenir et te remercier, de ton éternité !

Gérard Honoré
Octobre 2005

© Gérard Honoré