Dans le bon vieux café

Dans le bon vieux café je n’ai rien retrouvé
il y avait un comptoir rutilant et coquet
où ne s’alignaient plus les amis éprouvés
en compagnie desquels on aimait s’embarquer

Que pouvait-il rester dans les rues restaurées
dont les parfums d’antan s’étaient évaporés
l’ombre des librairies même avait disparu
sous les boutiques à fringues habillant des rois nus

Et j’allais machinale au milieu des passants
emportée par mes pas que guidait la mémoire
de ces lieux où s’était enchâssée mon histoire

et je songeais emplie de murmures bruissants
combien le souvenir est une forteresse
où se brise le temps qui tout change sans cesse.

Maryse Gévaudan


© Maryse Gévaudan