La P'tite Bête et les Fleurs Que l’on soit un nanti, vêtu d’or et d’argent,
Que l’on soit vagabond recouvert de guenilles,
La pt’ite bête monnaye un jeu désobligeant
Au creux d’un portefeuille où s’endort la Jonquille.
Que l’on soit fort célèbre, étoile au cinéma,
Que l’on soit inconnu, ouvrier à l’usine,
La pt’ite bête applaudit de Lyon à Panama
Quand ce jour de printemps s’ouvre la Capucine.
Que l’on soit violoniste, harpiste en quatuor,
Que l’on soit troubadour escorté d’une lyre,
La pt’ite bête sait jouer, dans l’envers du décor,
Sans jamais négliger les bienfaits de la Myrrhe.
Que l’on soit cultivé, professeur érudit,
Que l’on soit ignorant sans connaître la prose,
La pt’ite bête soustrait le savoir de l'esprit
Afin de dénombrer les bourgeons de la Rose.
Que l’on soit Clématite, Œillet ou encor Lis,
La pt’ite bête se meurt un matin aux aurores
A l’instant où les fleurs s’écartent pour Chloris,
Déesse au doux parfum, créant la Mandragore.
© Charlotte-Rita, le 31 mars 2020
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