Après une lecture d'Elvire Jean-Jacques Maurouard dans L'Alchimie des rêves (L'Harmattan, 2005).

Ils sont beaux les serments du rire et du silence
Diamants tombés du faîte des branches
Ils dessinent des bijoux en formes de larmes et lances
Pour la femme noire en robe blanche.

Il est un diadème ton regard sur mon front
Et ton sourire une muse
De la concupiscence ils éloignent les affronts
Mon cœur et mon âme s'en amusent.

En des rimes et cadences amoureuses et bohèmes
Qui disent dons et extases du vent
Les parfums de la nuit écrivent de clairs poèmes
Mêlant nos souvenirs d'avant.

Tendresse inapaisée qui vient du cœur aux yeux
Protège des mensonges indignes
Ces flemmes hypocrites des dieux capricieux
S'èlevant de cratères insignes.

Nos deux rêves font sortir le soleil de la mer
Et du miroir nos deux visages
En ces nuits troublées s'embrouillent les amers
Voici venues les heures moins sages.

Le silence musical crée un silence obscur
Taiseuse citadelle des destins
De la gloire de vivre ils sont fausse sinécure
Et des rêves d'étreintes les festins.

Des yeux je te cherchais et mon âme t’attendait
Enfant déjà au pied du morne
Lorsque jusqu'à l'aurore la lune rousse étendait
Ses caresses dépassant les bornes.

Jusqu'au bout de leurs rêves ils auront dû courir
Courir encore et ne plus vivre
Juste au bout de leurs rêves tous deux devront mourir
Tristes de n'avoir lu tous les livres.

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