De temps en temps Il sourit à la vie en la belle innocence
Quand l’aube du printemps lui donne son éclat
De tulle et mousseline avec tant d’insolence.
Il sait avoir le temps, cet enfant délicat,
Le temps.
Il va, il vient, il court, vit l’heure et la seconde
Quand le creux de l’été se découvre à l’amour
Pour danser à midi une joyeuse ronde.
Il sait prendre son temps, éternel troubadour,
Le temps.
Il chagrine parfois, ne connait plus l’aurore
Quand un soir de l’automne il attend la douceur
Et délaisse le jour où s’épanouit Flore.
Il sait gagner du temps, sinistre détrousseur,
Le temps.
Il pleure très souvent cheminant sous l’orage
Quand la nuit de l’hiver embrasse le chagrin
S’endormant dans le lit au mitan de son âge.
Il sait tuer le temps et se rit du destin,
Le temps.
L’homme veut le saisir mais toujours il s’échappe,
Se moque de l’avant, de l’après, du jamais.
S’il ricane parfois se jouant des agapes,
Il a depuis longtemps délaissé ses attraits,
Le temps.
© Charlotte-Rita, le 6 mai 2020
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