À Élise

Tel  un coquelicot, tu pétilles au soleil
Quand la lune s’éclipse et emporte tes rêves.
Tu es délicieuse au sortir du sommeil,
Dans la fraîcheur du jour, cette minute brève.

Tel un coquelicot, tu grandis sous le vent.
La douceur de ta peau est pétale de soie
Ou grenat de bohème ou perle du levant.
Tu resplendis autant qu’un prélude à la joie.

Tel un coquelicot, tu enchantes  les prés 
Où s’enroule ta robe en valses écarlates.
Tes éclats de bonheur dans le ciel azuré
Ravissent le perdreau qui chante une sonate.

Tel un coquelicot, tu te donnes à l’amour
Qui t’admire et te chante au cœur de la tendresse
Mais qu’une main te cueille enfermant  tes atours,
Tu te fermes, ô superbe, et chasses la caresse.

Tel un coquelicot, tu veux ta liberté.
De cristal ou d’argent, de terre ou porcelaine,
Nul vase ne saura conserver ta beauté
Et la nuit fanera l’élégance de reine.   

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