Les uns et les autres Quand je pense parfois à la Cave à poèmes
À qui Covid ôta soudain poèmes et chansons
Je ne peux qu'évoquer ces nombreux noms que j'aime
Tendres souvenirs dont jamais nous nous lassons.
C'est lui le grand seigneur que souvent on regrette
Car il a dû partir, s'éloigner loin de nous,
Il « poétise » encore et là, rien ne l'arrête
Pour taquiner la muse : « Allo, Gérard Trougnou ? »
Le voici qui arrive annonçant sans mystère
Le programme à venir, jovial et souriant
Vous l'avez reconnu puisqu'il s'agit de Pierre
Dans son vocabulaire alerte et bienveillant.
Placide, sans bouger, il surveille la chose
Il ne veut rien rater, mais non, ce serait vain,
Reste très attentif, gardant la bouche close
Notre poète est là, c'est Jean-François Blavin.
La voici silencieuse, en tenant bien son rôle,
Supervielle, Aragon, elle en fait ses choux gras
Je décris voyez-vous la charmante Nicole
Qu'on voudrait quelquefois protéger dans ses bras.
Avec lui c'est marrant, car il en sait de belles
Rien que la fantaisie, il ne connaît que ça,
Ni de trou de mémoire ou de panne rebelle
C'est un François Villon qui revit en Marsat
La parfaite diction mérite l'accolade
Lorsque nous hésitons semble dire « Allez-y !»
Dans son langage d'or chante la sérénade
Oui, celle que j'évoque est bien notre Lizy.
Spécialiste à tout va du conte ou de la fable
Il sait nous éblouir, bien sûr sans aucun tic
Sa voix est harmonieuse et sur un ton affable
Dois-je vous présenter cet Yves Tarantik ?
Elle qu'on aime bien quand elle fait risette
Devenant internaute ou clown enfariné,
L'essentiel est qu'on rie écoutant Cerisette,
Pour nous détendre un peu après l'air confiné.
On aime l'accueillir avec ses beaux poèmes
S'il s'arrête on dira : « Quoi, il s'en va déjà ? »
Sur un ton délicat quel plaisir il essaime
Le poète accompli c'est bien Thierry Sajat
Elle sait nous séduire avec sa voix sensible
Des thèmes savoureux souvent originaux,
Elle enflamme le cœur qu'elle prendra pour cible,
Avez-vous reconnu la belle Mikeno ?
Avec lui jeu de mots est la chose facile
Ils peuvent être charmants ou durs suivant le cas,
Il triture la langue, un enjeu difficile
Quel artiste avons là en ce Gilles Roca !
Est unique en son genre, un style bien à elle
Des poèmes choisis, mémoire d'éléphant
Peut sembler amusante, ou parfois solennelle
Il n'est qu'elle pourtant, ineffable fanFan.
Il est triste parfois, souvent mélancolique
Peut être spirituel, très calme, et cætera,
La classe au bout des doigts, inspiré, bucolique,
Vous avez deviné : c'est Alain Pizerra.
Un poète réel, délicat et sensible,
Qui peut être sérieux, léger ou solennel,
Dans son engagement la foi irrépressible
Ne vous y trompez pas c'est Serge Carbonnel.
Avec lui mes amis, c'est tout un autre style
Once de fantaisie, un peu de cinéma,
Souligner son talent, serait-ce bien utile,
Là on reconnaîtra Monsieur Pierre Daumas.
Il est toujours posé, le visage serein
De belle inspiration à la valeur certaine
Poèmes ciselés en beaux alexandrins
Le voilà tel qu'il est ce Serge Dinerstein.
C'est l'un des plus marrants, il en sait bien des choses
Il tremble de la voix, fustige du regard,
En fait je vous le dis, il peint la vie en rose
L'artiste on te salue ô toi François Besnard.
Il lance des couplets au sujet érotique
On s'étonne aussitôt si quelqu'un n'a pas ri
Mais il est tellement attirant, sympathique
Pour danser le tango, le voilà c'est Henri
Dans son genre astucieux souvent en pleine forme
On sait qu'il a toujours quelques fers au fourneau
Il écrit comme un dieu en se fichant des normes
Comment ne pas aimer Philippe Martineau ?
Exigeant, à l'affût des moindres valeurs sûres
À la poésie pure un destin l'amena,
La plus belle ce fut de toutes aventures
Prends ta lyre veux-tu poète Morera !
Elle nous dit ses vers souvent à sa manière
Le regard attendri, des perles dans la voix
Chacun la reconnaît, c'est Nicole Barrière
Car aussitôt charmé dès la première fois.
La chose est évidente : on sait dans notre cave
Que ce fameux poète est loin d'être un gamin
On en devient accroc, on en devient esclave,
Tant il y a de lumière en ce Robert Groumin
On ne s'y méprend pas l'erreur est interdite
C'est elle que l'on veut, chacun le comprendrait
Un phrasé mélodieux et façon inédite
Ne cherchez pas ailleurs : Voilà Françoise André.
Il est là devant nous, entrant en poésie
Ne laissant vraiment rien en chemin au hasard,
Fort belle inspiration musique et fantaisie
Richard Cœur de lion ou bien Christian Richard.
Elle sait nous séduire en lisant un poème
Quand elle nous le dit, nous suivant du regard,
Car c'est gagné d'avance, il n'est pas de problème
La note est vingt sur vingt pour Denise Grouard.
Elle lit sans arrêt ce n'est que du bonheur
Que de papier le soir de notes est noirci
Belle prose et vers d'or de chez nous et d'ailleurs
Par elle on les connaît : c'est Cathy Le Norcy
Un concerto célèbre ou une valse lente
Il avance au piano comme ça, l'air de rien,
Dire qu'il est heureux, vraiment cela le tente
C'est du bonheur qu'il donne, en jouant, Adrien.
© Adrien Cannaméla
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