Rimes masquées toutes raplaplas
Tristes prosodies essoufflées
Mètres intubés et souffreteux
Épitrochasmes faméliques
Sanglantes césures-guillotines
Distantes strophes comateuses

Attendues trop longtemps les chrysalides en fête 
Et ce fut le printemps des papillons poètes 
Rendant vie aux bouchoreilles¹ sourdes et muettes

Ils disent l'amour alleluia
Les purs regards sans persiffler
Les chants d'espoir mélodieux
Des bois les baisers idylliques
Les longs cours des brigantines 
Des cœurs les voix harmonieuses.

* ce poème fait référence au célèbre « Printemps des Poètes », dont les manifestations ont été fortement perturbées par la crise.

¹ « bouchoreille » : mot-valise inventé par Paul Valéry, selon qui la poésie était à la fois un parler et une écoute (cf. Les 100 mots de la poésie de Jean- Michel Maulpoix, P.U.F. Que sais-je ?, 2018, pages 17-18 ).

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