J’ déchir’ plus rien à belles dents
Je mèn’ plus rien tambour battant
Y a plus de rentre dedans
Plus de tir à bout portant

Je port’ plus rien à bout de bras
Je boud’ je bous mais ça boug’ pas
sauf mes text’ qui déménagent
qui s’éparpill’ page à page

    *

J’ suis en avance aux rendez-vous
Parfois je marche dans les clous
Mêm’ la passion n’est encor
plus qu’une truffe sur l’ décor

J’ compte avec les doigts mes amants
doigts des mains et des pieds s’entend
Je le sens j’approch’ d’ la frontière
pour un visa d’ bonn’ grand-mère

    *

Des « bonjours » voir’ des « à bientôt »
au caméléon au chameau
qu’avant cet âg’ mortifère
j’eusse mordus au derrière

Bientôt peut-êtr’ j’ deviendrai sage
une momie dans l’ paysage
sans plus d’ chapeaux sur les roues
garde-boue ni garde-fou

J’ frôl’ c’est sûr la r’mise à niveau
Et malgré moi je fais l’ gros dos
Devant l’ ravalement d’ façade
y a plus d’ grand soir camarades

J’ partirai plus au quart de tour
Et ma révolt’ fait des détours
n’a plus sa désinvolture
son imag’ de marqu’ nature

   *

Ai-je de vous tiré l’ portrait
Sans blague vous y reconnaissez
cell’ qu’on aim’ par habitude
malgré sa décrépitude

Jusqu’à l’heure des chauds croissants
Ell’ réfléchit aiguis’ ses dents
Attention au boomerang
Attention au boomerang

Avril-juillet 2016

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