Un travail du corps Il est un travail du corps
qui depuis toujours honore
Nous les femmes en devenir
ne devons plus en souffrir
Pourtant il est ignoré
alors que chacun est né
jailli d’un travail du corps
de son acte le plus fort
L’homme jamais ne ressent
le majestueux courant
l’ouverture accélérée
d’une grotte protégée
Ce travail préhistorique
nous est parvenu d’Afrique
millénaires fécondés
de gigantesques poussées
Nous sommes les héritières
des vifs ferments de la terre
et d’un tremblement de chair
qui souvent nous fut fatal
La noble part animale
n’a rien de trouble ou de sale
qui le vivant vous transmet
dans le placenta le lait
Morte en couches disait-on
Le maternel horizon
est aujourd’hui moins terrible
mais sert aux hommes de cible
Je remercie l’univers
de ce don de ce mystère
de sa magie enfouie
Nous sommes d’humbles sorcières
Et nous sommes les sourcières
que toute guerre détruit
où l’homme puise et épuise
infini l’instinct contraire
L’homme reste mortifère
combat féminine envie
La sensible fleur flétrit
Nos destins croisent le fer
Hier sonnait l’anniversaire
de qui attente à la vie
Je plains le profond malheur
d’avoir mutilé son cœur
Si comprimées les braguettes
surgissent les mitraillettes
Refusons la grande peur
Sexe innocente liqueur
Et qu’une chaîne d’amour
s’épanouisse alentour
Nouveau travail de naissance
le respect de l’existence
Nouvelle joie de naissance
le respect des différences
Novembre 2016, Paris-Avignon
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