Au-d’ssus des têtes pensives
qui discutent qui dérivent
je tends un cou suspendu
de héron ou de cigogne
mais de moi chacun s’en cogne

Pourtant je suis une fée
Dans les rues de la cité
les maisons je fais briller
sous le nom fameux d’Electre
Je chasse les peurs les spectres
mêm’ si je suis attaché

Quand obstinément j’éclaire
le fatras de leurs affaires
leurs missives leurs travaux
je donne aux yeux le repos
Je combats l’obscurité

Mon pied m’gên’ Il est fixé
Ah si j’ pouvais m’envoler

Angelottes sans leurs ailes
mes sœurs font leurs ribambelles
dans l’herb’ et le vent du soir
ou la Voie qu’on dit lactée

Au mât fuyant du voilier
elles jouent à s’enrouler
en liberté

La nuit autrefois régnait
sur la moitié de la terre
Elle a engendré les guerres
On la vaincra désormais
Alors ayez donc pitié

Rendez-moi donc ce service
Que cesse enfin mon supplice
Qu’au plafond je ne m’incruste
Je ne veux plus être un lustre
mais petit’ lampe voguer

Entourée de feux follets
j’irai à la découverte
On n’arrêt’ pas la lumière
ni la force des idées
sur le chemin de la paix

Angelottes sans leurs ailes
mes sœurs font leurs ribambelles
dans l’herb’ et le vent du soir
ou la Voie qu’on dit lactée

Au mât fuyant du voilier
elles jouent à s’enrouler

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