Montre-moi la planète où je pourrai revivre.
Dessine-la moi vite au creux de mon sommeil.
Est-elle ronde ou plane avec des grains vermeils ?
Empreinte de l’argile ou verte de ses cuivres ?

Donne-moi le repère à trouver pour la suivre,
Le bienfait du bon temps à bayer aux corneilles,
L’éphémère en suspens, sans que je le monnaye.
Faut il encore des glaces, enlever tout le givre ?

Rivée au globe terrestre en voulant m’accrocher,
Voici que des lambeaux viennent s’effilocher.
Je cherche pour la chute un espace propice.

Quelle sphère est mon monde ? Est-ce bien celle-là,
Qui permettra bientôt sous de meilleurs auspices
D’accéder aux méandres au fond des entrelacs ?

Mais, ça y est ! Je la vois ! Comme une fulgurance
Apparaît son contour, en proue de l’espérance.
Caractères gravés, signes de l’écriture,
Vous demeurez pour moi, la saine nourriture !

© Elizabeth de Courtivron

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