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La découverte de l’amour et de la poésie

Obligé d'interrompre ses études pour rétablir sa santé gravement menacée (1912), il fut néanmoins mobilisé en 1914, puis publia ses premiers poèmes, marqués par son adhésion aux idées pacifistes (le Devoir et l'Inquiétude, 1917 ; Poèmes pour la paix, 1918). Au lendemain de la Grande Guerre, il fit la connaissance de Breton, d'Aragon, de Soupault, de Tzara, de Magritte, de Man Ray, ou encore de Miró, et participa au mouvement Dada (Les Animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux, 1920 ; Les Nécessités de la vie et les Conséquences des rêves, 1921), avant d'être admis dans le groupe de Littérature et de s'engager dans l'aventure surréaliste (Mourir, de ne pas mourir, 1924).

C'est donc un poète de l'avant-garde et ami des cubistes, dadaïstes et surréalistes, « ami des peintres », Éluard s'est lié avec Picasso, Ernst, Dali, Man Ray comme des amis et pour illustrer ses recueils. En même temps, il s'inspirait de leur peinture. Il était choisi pour écrire les préfaces des expositions artistiques pour Paul Klee, Man Ray, Max Ernst et des autres.

En 1913 il a rencontré sa première femme, une jeune russe, Helena Diakonova qu'il appelait Gala. Éluard a publié son recueil Premiers Poèmes la même année. L'amour la poésie, un recueil dédié à Gala est publié en 1929, la même année où il rencontre Nush (Maria Benz) qui allait devenir sa deuxième femme en 1934.

Nusch devient sa muse et elle lui inspire certains de ses plus beaux poèmes d'amour (Capitale de la douleur, 1926 ; L'Amour, la poésie, 1929 ; La vie immédiate 1932).

Entré au Parti communiste en 1926, il milite pour une poésie sociale et accessible à tous (Les yeux fertiles 1936 ; Cours naturel, 1938 ; Donner à voir, 1939), prit position en faveur de l'Espagne républicaine (La Victoire de Guernica, 1938), puis s'engage dans la Résistance et publie plusieurs ouvrages dans la clandestinité (parmi lesquels Poésie et Vérité 42, 1942, qui comprend le célèbre poème « Liberté » ; Les Sept Poèmes d'amour et de guerre, 1943 ; Les Armes de la douleur, 1944).
Outre ses autres recueils poétiques (Poésie ininterrompue, 1946 ; Corps mémorables, 1947 ; Tout dire, 1951), dans lesquels il se révéla un remarquable créateur d'images (« la terre est bleue comme une orange »), on lui doit une Anthologie de la poésie du passé (1951).

La grande guerre a beaucoup touché le poète. Il a connu le front en 1917 et il finit la guerre avec de nouvelles idées pacifistes.
Éluard a fait la connaissance d'André Breton et Louis Aragon en 1919 et ensemble ils participaient au mouvement Dada. Il a rencontré Max Ernst à Cologne en 1921 et ils ont produit Répétitions et Les malheurs des immortels révélés par Paul Éluard et Max Ernst en 1922. La même année Éluard, Aragon, et Breton rompaient avec les Dadaïstes. Éluard faisait partie activement des surréalistes, mouvement fondé par Breton en 1924 avec le premier Manifeste du surréalisme. Comme les autres surréalistes il a choisi d'adhérer au parti communiste en 1926. Éluard avec les autres surréalistes prenait une position contre les dangers du fascisme.Bien qu'ayant participé jusqu'en 1938, date de sa rupture avec Breton, à toutes les expériences du groupe surréaliste, Éluard fit entendre très tôt une voix personnelle, d'une simplicité presque classique et dont la grande « limpidité » gagna rapidement l'adhésion d'un large public.
Pendant l'occupation allemande de la deuxième guerre mondiale, Éluard fait partie de la résistance. Il participe dans la littérature clandestine à la tête du Comité national des écrivains zone Nord. Poésie et Vérité 1942 a été publié avec le fameux poème « Liberté ». Se cachant dans un hôpital psychiatrique, en Lozère, Éluard continuait de publier jusqu'à la libération de France en 1945.

La douleur de la mort de Nush en 1946 inspirait Le Temps déborde en 1947. Les idées de la paix, l'indépendance des peuples et la liberté sont devenus ses nouvelles passions. Il faisait partie du Congrès des intellectuels pour la paix à Wroclaw, avec Picasso en 1948. Éluard a rencontré sa dernière femme, Dominique, au Congrès de la paix de Mexico en 1949. Ils se sont épousés en 1951 la même année que Éluard a publié Le Phénix, un recueil dédié à Dominique. Il continuait ses voyages politiques jusqu'à la fin de sa vie.Paul Éluard est mort le 18 novembre 1952, ayant participé à une des plus dynamiques périodes artistiques et littéraires depuis la Renaissance.

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