Je voyais la troupe fantasque... Extrait* [...]
Folle bohème, ô ma jeunesse,
Qui t’en vas par ce froid matin,
En attendant que le jour naisse,
Qu’as-tu fait de tant de promesses
Et de tant d’espoirs incertains,
De Montmartre au Quartier Latin ?
C’est toujours toi que l’on regrette
Et plus tard lorsque l’âge vient,
On voudrait que le temps s’arrête :
Il est trop tard, nul n’y peut rien.
Ainsi Toulet, à la Raffette,
Comptant noblement sur ses doigts
Pour donner la forme parfaite
À ses poèmes d’autrefois,
Toulet, coiffé d’un béret basque,
Évoquait la même et fantasque
Ronde que je voyais passer,
D’un cœur douloureux et blasé
[...]
Francis Carco, À l’Amitié (1937)
* Mars 2016 : Ce poème n'est pas encore dans le domaine public. |