Le ciel se rouille avec des taches de nuages,
Un horizon plombé se montre menaçant ;
Chacun ferme les yeux en attendant l’orage,
Et dans nos veines bat plus vite notre sang.

L’oiseau des sombres jours, l’oiseau mauvais augure,
A frappé quatre fois son poitrail emplumé ;
De loin venu, l’éclair puissance de nature ...
Alors tout l’espace d’un trait s’est enflammé.

Un tourbillon de cendre en cataracte rouge,
Comme un démon tourneur a dominé le temps,
Le danger est partout quand le sinistre bouge,
Et ses croupes de feu sont horribles serpents.

Puis lassée sans doute de son trop grand vacarme,
La dame de pourpre brusquement va mourir,
Holocauste gênant noyé par nos larmes,
Ira engendrer un nouveau reverdir.

Robert-Hugues Boulin

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