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Guy Perrot

 

Mars 2009. Notre ami Guy Perrot, l'octogêneur, ne descendra plus l'escalier de la Cave vers la scène avec ses derniers bons mots, son humour ravageur, ses interprétations talentueuses des poètes.

 

 

 

Guy, nous n'avons pas oublié ton conseil : le lundi 9 mars, nous avons, sous la voûte, levé tous ensemble notre verre en essayant d'être gais.

 

Un petit tour et puis...

Adrien Cannaméla, le poète-présentateur du Rouge Gorge, ici au piano, et lui s'étaient récemment retrouvés sur la scène de la Cave. Guy, auparavant, avait été invité à l'un des "dimanches" organisés par cette association.

Alors cher Guy Perrot tu nous lâches en route
Cette existence en fait, nous l'as-tu dite toute,
As-tu suffisamment martyrisé les mots
Epinglé nos travers pour rire de nos maux?
On attendait de toi la dernière estocade
En calembours joyeux que tu dis en cascade,
Toi féroce entre tous, et pourquoi le cacher
Avec ton air souvent de ne pas y toucher,
Sachant mettre du miel dans chaque phrase acide
En étant tout de même agressif mais lucide,
Dépeindre l'existence avec dérision,
Alliant tour à tour force et précision.

Chansonnier, diseur et poète avant l'heure
Un paradis doré restera ta demeure;
On ne peut oublier ce portrait attachant,
Personnage incisif, drôle, non pas méchant,
Qui semblait dans la vie en sautant à la corde
Railler avec bonheur l'incongru qui déborde...

Mais ce qu'on sait, c'est que ton cœur, ami
Se donnait chaque fois mais jamais à demi,
On voyait dans tes yeux briller cette lumière,
Un fond de pureté dans la foi toute entière
Pour un monde meilleur où l'amour serait loi.

Guy Perrot on t'appelle, en scène, c'est à toi !
Le silence est complet, le projecteur s'allume.
Rouge Gorge ce soir vient de perdre une plume.

Adrien Cannaméla, 12-03-2009