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Hélène Farinol

Hélène Farinol, qui longtemps participa aux soirées de l'Échelle à Coulisse et de la Cave à Poèmes, s'est éteinte dans sa maison familiale, en Corse, le 13 janvier 2010. Que ses proches et ses amis sachent que ceux et celles qui l'ont connue gardent en mémoire les grands moments qu'elle leur a offerts avec les diverses facettes de son talent de comédienne.

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D’une famille sévère de nobles magistrats corses qu’elle a fui pour le cours Simon à Paris, Hélène Farinol a été la partenaire à la scène de Pierre Brasseur et de Pierre Fresnay : son rôle de Dorine du Tartuffe de Molière est en photo dans le Petit Classique Larousse. Elle fut également l’interprète célèbre du rôle-titre de Poil de Carotte, la pièce que Jules Renard tira de son récit. Son dernier spectacle fut Une soirée au moulin de Daudet, écrit pour elle en 2000 par Marielle-Frédérique Turpaud et mis en scène par son ex-mari Pierre Tabard. Elle offrait la poésie la plus déchirante (la mère du guillotiné) ou la drôlerie la plus savoureuse (Sylvie Joly) avec le même brio, chantant Yvette Guilbert ou créant un mime poignant sur la musique de La Strada où, devenant Gelsomina, elle a seize ans. Pour tous ceux qui l’ont vue jouer, Hélène aura toujours l’âge du rôle qu’elle incarnait : c’est la marque du grand talent.

L’Échelle à Coulisse se souvient aussi avec un immense regret de la gentille amie dévouée et rieuse et de l’interprète angoissée que le trac affolait avant d’entrer en scène. Notons au passage qu’elle fut une tenniswoman classée à l’ATP.

M.-F. Turpaud, présidente-fondatrice de l'Échelle à Coulisse.

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TÉMOIGNAGES

Hélène « incarnera toujours la Beauté, l'Elégance, le Talent, la Jeunesse Eternelle. La vie en vase clos ne l'intéressait plus, privée de Poésie et des rencontres avec ceux qui aimaient cette Poésie qu'elle a si bien servie, elle s'est trop vite étiolée. Si le Ciel existe, puisse-t-elle y retrouver ceux dont elle admirait le Talent et qui ont eu le Bonheur de croiser sa route et partager des moments où la Poésie est Communion. Elle disait : "ne dis jamais ton âge sinon on ne te donnera pas un rôle que l'on t'aurait confié si on n'en savait rien !". Moi je pense ce soir qu’Elle était bien jeune pour obtenir le rôle que la Mort lui a confié. Mais c'est vrai que je n'ai jamais eu confiance en la Mort !

Que ceux qui l'ont connue, l'ont aimée, l'ont admirée, se souviennent d'Elle avec tendresse, ainsi elle ensoleillera les moments purs de Poésie que vous avez partagés avec Elle, en brillant au firmament de votre Souvenir. Amitiés à vous tous. Et gardez-vous quoi qu'on vous en dise de mourir. Les Morts ont l'Eternité devant eux, les Vivants n'ont que la Vie !

Claudia Doumax (14-01-2010)

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J'ai, comme beaucoup d'autres sans doute, apprécié et admiré Hélène Farinol, qui restera comme un symbole de joie et de gaîté quand nous avions la chance de l'écouter de sa voix hilare et parfois gouailleuse, en tout cas toujours souriante et optimiste, ce qui était une rareté dans ces groupes où nous l'avons côtoyée. Aujourd'hui encore quels sont les personnages qui nous font rire sous cape ou même sourire ? Avec elle disparaît donc un exemple de bonne humeur, de talent, d'originalité, d'amitié. Elle entrait dans ses personnages avec une vérité déconcertante qui allait jusqu'à la confondre avec elle-même.

 

Adieu Hélène, je suis sûr que là-haut on t'accueillera avec le sourire et nous autres, nous conserverons précieusement ton image vivante.

Adrien Cannaméla (15-01-2010)

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C'est avec tristesse que j'apprends l'envolée pour l'autre rive de cette Grande Dame qui a enchanté tant de soirées poétiques. Elle restera dans nos coeurs qui se souviendront toujours des bons bons moments qu'elles nous aura offerts, parfois malgré sa grande fatigue.
Elle va nous manquer.

Johanne Hauber-Bieth, présidente-fondatrice du Panthéon de la Poésie,
qui a joint à son message une des photos qu'elle a prises d'Hélène.
(16-01-2010)