Le sapin du jardin
M’invite aux rites de décembre.
Au beau milieu de la salle,
En son bac, royal, il trône.
L’ardeur festive manque
Alors j’y accroche
Les étoiles de tes yeux,
J’illumine sa ramure
De ton sourire d’enfant ravie.
Abritée sous l’arbre,
Ta maison enchantée
Laisse échapper sa ritournelle
Et berce mes larmes.

De ton absence naît ma peine,
Puise sa force dans ton silence.
Avec l’horreur de l’oubli
Grandit ma haine du monde.
Je te revois partir
Vers un nouveau destin
Sans pouvoir te retenir,
Tes pas dans ceux de la Camarde.
Au long de mes veilles
Jamais ne s’éloigne
Cette doucereuse douleur,
Amie de mes insomnies.
Je fuis ma détresse
En un vacarme silencieux
Et m’enferme dans la solitude

Dans cette nuit d’encre
Un rai de lumière
Déchire mon obscurité.
Je frissonne, mon cœur s’emballe
Mes pensées s’envolent
Vers cette trouée lumineuse
Alors je tisse ton image
Dans le vide de ta place,
Brode au fil de mes tourments
Les souvenirs qui me font mal
Et les cache au fond
De ta boîte à malice.

Gabrielle E.
Janvier 2010

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