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Hommage à Sigurdur Palsson

Tu chemines encore, parmi les arbres
et les liens brisés du monde
tendu vers l’haleine des matins brumeux
vers l’inaccompli de mondes lointains

tu as peint les lignes déboisées de l’horizon
tu vas vers l’aube de nouveaux infinis
qui te protège de la disparition
tu avances, encore vif ; perdu dans la tempête

ta terre païenne déchirée
champ tellurique des écartèlements
candeur effrayée et néant
qu’est ce qui afflige à ce point la bonté

qui nous mènera vers ton destin tendu d’humain ?
te voilà, corps recroquevillé contre le rocher
telle la peau de l’île dans l’incommensurable brisure
sur une colline permettant de voir toute la mer une
dernière fois. 

Quel visage a la mort ?
Tes yeux de mer ?
L’infini de ta bonté ?
Les lèvres de l’ironie et
De la tendresse éphémères ?

Tu as fait dédicace de mondes anciens, et nouveaux
de terres désertes, de loups enlacés aux forêts,
d’êtres sacrés que l’on veut oublier.
Tu as célébré le vent et la pluie d’une langue claire,
précise,
Tu les as habités d’hiver et de vieux mythes
un cortège de paroles encore à naître
mots perdus dans la gorge, pour ne regretter rien

Toi, l’ami ! Arraché à tes racines
Nous effleurons tes mains
Notre soif de consolation en osmose avec la terre d’Islande
est impossible à étancher.

Puissent tes poèmes dissoudre notre chagrin.

Nicole Barrière, 21-09-2017

© Nicole Barrière
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