La pente est dure, montant à pied.
Mais l'essoufflement creuse la poitrine
d'une humilité nécessaire.

L'esprit attend les pierres,
Mais le cœur étonné
S'envole au droit des flèches,
En traversant les jours
Qui partagent le ciel.

La pierre,
Doucement, obstinément conquise,
Pour épouser l'humain
Ou se retirer au plus profond des murs.

La lumière
Dépose sa légèreté à l'octroi des vitraux et,
Chargée de légende, éclaire les ogives.
Surgis des strates de calcaire
Les apôtres rayonnent, enluminés de foi.

Mais comment dire ?
La parole est béante.
Comment forger des mots de fer,
Des mots de pierre, de bois, de verre ?

C'est là,
Au sommet de la colline,
Que maîtres et compagnons œuvrèrent
À élever la matière et le fond de nous mêmes.

Au delà des pierres,
L'accomplissement de l'homme
En proie à l'éternité.

Serge Dinerstein,
Coulures de plume,
éd. Assoc. Clapàs, 2002.

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