Épitaphe J'ai versé tant de pleurs sur cette sépulture !
J'ai erré si longtemps sans trouver le repos !
Car celui qui y gît, ma tendre déchirure,
Une nuit de décembre a épousé les flots.
C'est en lui, confident pour l'amour et la peine,
Que j'ai remis mon cœur, déposé ma raison,
Il m'a donné le grain de sa riche moisson,
Mon berger était roi et je fus souveraine.
Ci-gît cet homme aimant qui m'a donné son cœur,
Qui m'a apprivoisée, petit merle moqueur.
Il a cessé de rire, il est parti trop tôt
En refermant son livre : il y manque des mots.
Vous qui venez ici, passez votre chemin,
Ne vous arrêtez pas, car cette tombe est mienne,
N'y laissez pas de fleurs, que seule en mon chagrin
Et sans rivalité, je reste souveraine.
Cypora Herszhorn-Sebagh
© C. Herszhorn-Sebagh |