Spleen d’automne Bien que la nature fidèle à ses promesses
Pare la forêt d'un diadème de princesse,
La bise sur ma joue n'a rien d'une caresse
Et, sous mes pas, le givre pleure sa détresse.
Craquement sinistre d'un automne orpailleur
Exhibant ses richesses, exhalant ses humeurs.
Sous un ciel s'en allant en lambeaux de tristesse
Se dévide l'éternel écheveau de mollesse
Où s'enroule un spleen englué de paresse,
Où le regard se noie en une vague ivresse
Quand la brume dorée compose la palette
Des multiples couleurs de la saison en fête.
La girouette geint sous la gifle du vent.
Oraison funèbre est son chant précédant
L'embrasement nuptial où sévit la tempête,
Pluie et vent glacial, cinglant comme autant d'arêtes.
Douleur de terre ouverte sous l'ocre des labours
Quand les plaies sont à vif à la pointe du jour.
Ô funeste écho qui chaque automne s'entête
À chasser de mon cœur le parfum des violettes.
Chantal Zingarelli
© Ch. Zingarelli |