Chevelures de Seine (Hommage à Paul Celan)
Dans le pardessus du poète
lourd de Seine
des poumons gonflés d'eau
Lait blanc de mon suicide
bu à l'aube
vomi dans la nuit grise de l'après-manger
Dans les poumons d'eau
des cheveux métisses
naufragés d'un baiser
L'aube du lendemain
comme la
prière
le suicide
à refaire
Pas de Kol Nidre.
Sans pardon. Plus jamais.
ça brûle, diaphane
Déjà brûlé, un peu d'eau
de Seine que soit ravivée
la plainte
du sexe
Miroitement du oui-ni-non
alcool des lâches
mi-vomi le soir, la nuit, le matin
Affolé l'animal rajeuni
dans la guirlande enflée, décrue
du bruissement froissé des hyènes
Lait peu salé de la rivière
au-dessus du col flotté
très au-dessus du cœur figé
ruissellement d'algues d'eau dure
comme les cheveux de Méduse
Henri Laporte
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