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Un soir d’octobre ou de septembre

Un soir d’octobre ou de septembre
Ma mémoire s’égare un peu,
Un soir d’octobre ou de septembre
Alors que nous étions assis tous deux
Sur le vieux sofa rouge et blanc
Et juste éclairé par la lune,
Je te regardais fixement
Toi qui rêvais grande fortune.
Un soir d’octobre ou de septembre
Tu étais là évanescent,
Oscillant entre rêves tendres,
Coups de grisous et vents violents.
Tu étais là mon tendre frère,
Le vin clair allumait tes mots,
Tu riais fort dans la lumière
Et ton rire était mon écho.
Un soir d’octobre ou de septembre
Nous avions lu tous mes poèmes,
Tous ceux qui ne sont pas à vendre
Ceux qui parlent de ma bohême ;
Quant soudain tu m’as dit :
« J’ai croisé des visages,
Des yeux presque trop clairs,
Des ombres, des mirages,
Des instants éphémères.
Mes yeux se sont mouillés,
J’ai frôlé le bonheur,
Si j’ai un jour cédé
Aux élans de mon cœur,
Je le sais aujourd’hui,
L’amour est insolite.
Un simple mot suffit
Au regard qui s’abrite.
Il n’est que pur bonheur
De capturer le vent
D’apprivoiser la nuit.
Et pour un seul instant,
Ou pour toute une vie,
Laisser parler son cœur ».

Isabelle Schmitt

© Isabelle Schmitt
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